« Tu n'as pas besoin de faire autre chose. Juste venir me voir moi ou Sakai-sama suffit... Viens, on va aller rendre une petite visite à Kisuke-san... Mais si tu n'y vois pas d'inconvénient, je vais te porter. Il ne faudrait pas abimer plus tes jolis petits pieds. » Alors il avait eu le bon réflexe... Ruika poussa un soupir rassuré, fermant un moment ses jolis yeux. Mais la fin de la phrase d'Adam le fit sursauter. Le porter ? Comment ça, le porter ? Il n'eut pas le temps de protester puisque le yakuza avait déjà écrasé sa cigarette contre le mur et le soulevait, une main dans le dos, l'autre passées sous ses cuisses...

Les pieds de Ruika quittèrent le sol avec un gémissement surpris et effrayé de la part de leur propriétaire qui cacha le visage dans le col du chandail d'Adam, ce dernier sortant de son bureau pour pouvoir se rendre à l'okiya, plus exactement dans les quartiers des Ranmaru. Et ce ne fut qu'une fois rendus à cet endroit que le bras droit de Sakai reprit la parole, obligeant le blondinet à relever lentement la tête de son cou où il s'était caché. « Dis moi, Ruika-chan. La dernière fois que tu as vu Kisuke-san, il était où avec le pauvre Haru ? »

L'androgyne détailla l'endroit de ses yeux caramel, qui ne tardèrent d'ailleurs pas à s'écarquiller. Il gigota un instant pour descendre des bras d'Adam, filant ensuite vers la tâche sombre qui s'étalait sur le parquet. Se penchant, Ruika y trempa le bout des doigts, qu'il leva ensuite, les découvrant d'un joli rouge sang. Du sang... Encore frais... L'odeur de la substance le prit soudainement à la gorge, l'obligeant à se reculer précipitemment, une main sur le nez et la bouche. Ecoeurant. Toutefois, le petit blond ne tarda pas à attraper l'une de ses "collègues" au vol...

« Aiko-san... saurais-tu... où est passé Kisuke-sama ?.. Et Haru... »
« Haru a été ramené dans sa chambre en bien mauvais état, et Kisuke-sama... On dit qu'il est sorti, je n'en suis pas certaine. En tout cas, il n'est plus ici, si tu le cherches. »

S'inclinant, Ruika remercia son aînée avant de revenir vers Adam, une moue soucieuse aux lèvres. Mais ici, les coups et les viols étaient chose commune, notamment à cause de la violence de leur maître... On se demandait d'ailleurs toujours pourquoi Kisuke était si violent... Au point de manquer faire mourir les esclaves sous ses coups...

« Il n'est pas là... »

Un silence. Ruika se balançait nerveusement sur ses pieds, tordant toujours si nerveusement ses doigts fins.

« Je peux... retourner... dans vos bras ? » demanda-t-il finalement d'une petite voix timide, les joues rouges de gêne.

Parce que pour le moment, il ne s'était jamais senti aussi bien que dans les bras d'Adam. Et ce, depuis bien longtemps déjà...

« Hm... Je vais m'occuper de lui plus tard. Je vais tout faire pour que ça cesse. » Ruika écarquilla légèrement les yeux. Adam était vraiment gentil malgré son air quelque peu distant... Surtout qu'il devait avoir suffisamment à faire avec les problèmes des yakuza de son côté pour s'occuper en plus de ce qui se passait dans les quartiers des Ranmaru. Un joli sourire étira ses lèvres, profondément reconnaissant à Adam de faire quelque chose pour eux.

Il demanda ensuite d'une voix timide s'il pouvait retourner dans les bras de son aîné, brisant ainsi le silence, ce qui fit d'ailleurs sursauter Adam. Le petit androgyne s'empourpra légèrement, baissant les yeux sur le sol. « Pourquoi pas, si tu en as envie. Je t'emmene en quelque part en particulier ? » Ruika sursauta à son tour lorsque des bras se placèrent de part et d'autre de son corps pour le soulever. Sa tête se posa sur l'épaule d'Adam, sa main vint attraper le chandail du brun. Il allait répondre à la question du yakuza, mais celui-ci lui en reposa une avant qu'il ne puisse prendre parole.

« Ano... avant ça... Kisuke-san t'as fait du mal récemment ? » Ruika pâlit sensiblement, cachant rapidement son visage dans le col de son yukata, ses doigts se crispant sur le chandail d'Adam. Mais il savait que le brun ne démordrait pas avant d'avoir obtenu une réponse à sa question... Autant le lui dire immédiatement...

« E... eto... l'autre jour, il m'a convoqué... parce que la nuit quand j'ai peur je sors pour aller voir les fleurs... mais on m'a vu. Et... pour me faire pardonner... j'ai dû... enfin... vous voyez... j'ai dû lui faire du bien... avec ma bouche... »

Ruika porta une main à ses lèvres roses comme des bonbons et délicieusement pulpeuses, les pinçant légèrement. Encore aujourd'hui, il avait envie de vomir à ce souvenir.

« Je veux partir loin d'ici Adam-sama... onegai... »

Loin de son enfer personnel...

« Il est vraiment pas croyable... C'est vraiment le temps que tout ça finisse. » Pourtant c'était leur quotidien personnel. Se faire violenter par à peu près tout le monde sous prétexte d'être de simples prostitués ou des esclaves, que tout le monde devait utiliser de la pire façon qui soit. Ruika cacha son visage contre le torse d'Adam, sans se faire prier, lui demandant d'une petite voix de partir loin d'ici. Loin des quartiers des esclaves. « Je ne te laisserai pas ici, Ruika... Ce serait tout autant inhumain de savoir ce que tu endure et de ne rien faire pour l'empêcher que de faire ce que Kisuke-san te fait. Tu vas venir avec moi. »

Quelque peu surpris, Ruika releva lentement la tête, les lèvres entrouvertes et l'air perdu, alors qu'Adam se mettait en route, le petit androgyne toujours dans les bras. Ils sortirent de l'okiya pour entrer dans les quartiers des yakuza qui les laissaient passer avec des aits plus que surpris sur le visage. Il était donc si rare de voir une geisha par ici ? Adam piqua finalement vers son bureau, puis vers sa chambre, pour pouvoir déposer le blondinet sur le lit. Blondinet qui refusait catégoriquement de relâcher son protecteur. « S'il y a quoi que ce soit, n'hésite pas à m'en faire part, d'accord ? »

« H... Hm. Promis. »

Le jeune garçon entoura, après une hésitation, la taille d'Adam de ses bras, appuyant sa joue contre son ventre, le lâchant toutefois bien vite.

« Je vais... dormir un peu... si cela ne vous dérange pas... » annonça-t-il toujours aussi timidement.

Ruika s'allongea donc sur le lit d'Adam, prenant soin de ne pas garder toute la place pour lui. Ses yeux se fermaient d'eux-mêmes, témoins de sa fatigue et du peu de sommeil qu'il réussissait à grapiller entre ses cauchemars et les nuits passées à assurer son office en tant qu'esclave. Il ne tarda pas à sombrer dans le sommeil, son visage se détendant incroyablement. On aurait dit un ange...

Ruika ne cauchemarda pas cette nuit-là.

Le lendemain matin, lorsque le petit androgyne se réveilla, Adam n'était plus à ses côtés. Il contempla un instant les draps froissés à côté de lui d'un air endormi, ne tardant pas à se lever, posant ses pieds nus sur le tapis qui couvrait le parquet de la chambre. Son yukata s'était à moitié défait dans son sommeil, découvrant ainsi ses épaules et la majorité de son buste fin, ainsi que ses jambes. Seules ses parties intimes étaient masquées grâce au noeud lâche de sa ceinture qui tenait encore sur ses hanches étroites.

« Adam-sama ? »

Il se demandait quand même où était passé le yakuza... Il passa la tête par la porte pour voir s'il était dans son bureau, vide, avant de s'aventurer vers les autres portes du mini appartement. Il put ainsi apercevoir une cuisine, la penderie remplie de vêtements tous plus superbes les uns que les autres, rendant l'androgyne quelque peu envieux.

Et finalement, il posa la main sur la dernière poignée, l'enclenchant timidement. Une bouffée de vapeur l'accueillit, faisant monter le rouge à ses joues. Qui prirent ensuite une supere teinte cramoisie.

Adam était là, ça c'était sûr. Ce qui était certain, aussi, c'est qu'il était nu et dégoulinant d'eau.

« A... ano... gomen ! »

Gêné au possible, il se détourna et referma brutalement la porte de la salle de bains derrière lui, les joues couleur écrevisse trop cuite et le coeur battant la chamade. Bon sang... Il aurait dû frapper... Et surtout bon sang qu'Adam était beau...

Ruika était vraiment confus... Il avait caché son visage dans ses mains, trop rouge pour oser se montrer, et s'était appuyé contre la porte. Si bien que lorsque le panneau de bois s'ouvrit, il tomba littéralement dans les bras d'Adam, le nez collé contre sa peau nue et encore humide de sa douche. Une nouvelle fois, le petit androgyne piqua un fard monumental, faisant un bond de champion olympique pour se décaler, le coeur battant. Non, vraiment, rien n'allait plus...

« Ne rougis pas autant que ça. J'vais pas te sortir d'ici juste parce que tu es entré là sans penser que je sortais de sous l'eau... Et ton yukata s'amuse encore à se barrer. » Ruika hocha vaguement la tête en remettant précipitemment son yukata en place. C'était plus facile à dire qu'à faire malheureusement. Depuis son viol, Ruika était un garçon vraiment timide, qui n'arrivait pas à regarder quelqu'un en face sans rougir. Et encore moins un aussi bel homme qu'Adam. Il fallait donc le comprendre...

« Je vais... prendre une douche... » annonça faiblement le plus jeune.

Et en moins de temps qu'il ne le fallait pour le dire, il se retrouvait dans la salle de bains encore étouffante de la douche qu'avait prise Adam. Un soupir lui échappa. Rien n'allait plus. Finalement, il retira son yukata qu'il laissa choir au sol avant de se glisser dans la cabine de douche, allumant l'eau chaude qui s'abattit sur lui comme de la pluie.

Et ce ne fut que vingt longues minutes plus tard qu'il sortit de la cabine, attrapant une grande serviette dans laquelle il s'enroula. Il en garda les pans contre son torse, le dos restant très lâche, au point qu'il laissait voir le haut de ses fesses. Et ce fut ainsi qu'il sortit, les pans de la serviette laissant parfois apercevoir ses jambes longues et pâles.

« Adam-sama ? »

Il passa dans la chambre, l'air curieux, avant de finalement tomber sur son protecteur.

« Ano... vous pourriez me prêter des vêtements ?... mon yukata est sale... »

« .... Ah... oui. » Ruika n'entendit que vaguement ces mots, détaillant d'un air curieux la guitare qu'Adam avait reposée sur le lit. Il aimait bien cet instrument au corps rebondi qui laissait échapper aussi bien de douces mélodies que d'agressifs morceaux. Il dut toutefois bien vite sortir de ses pensées puisque le yakuza lui tendait un t-shirt et un jean, que le petit androgyne fixa un instant d'un air surpris. Ce serait bien la première fois de sa vie qu'il porterait autre chose qu'un kimono ou un yutaka. « J'espère que ça te feras. »

« Arigatô gozaimasu. »

Une main légère se posa sur sa taille afin de le faire pivoter vers la salle de bains, puis l'y entraîna, avant qu'Adam ne s'arrête et pousse un petit soupir. « Je suis pas raisonnable...» Ruika leva des yeux curieux sur le jeune homme qui lui collait presque les vetements dans les bras. Ce qui l'obligea à lâcher sa serviette. Qui tomba au sol, le dévoilant dans sa glorieuse nudité. Pas qu'il ait honte de son corps plus que bien fait mais... timidité oblige...

Il y eut un moment de flottement avant que Ruika ne pousse un glapissement plaintif, rougissant violemment en se retournant brusquement. Au moins, Adam ne pourrait pas voir son très bas ventre. Mais il pouvait désormais avoir une superbe vue sur ses fesses rondes et fermes comme des pommes, sur son dos à la ligne fine, presque un peu trop, ainsi que ses jambes à damner un mannequin... Je m'emballe là non ? Bref. Le blondinet était donc plus que gêné à l'idée de se montrer ainsi nu devant Adam, presque plus qu'avoir vu son protecteur nu.

« Pou...rrais-tu... te retourner ? S'il te plaît ? »demanda-t-il craintivement en enfonçant la tête entre les épaules.

Ruika eut un léger sursaut lorsque des mains se posèrent sur ses hanches nues, le faisant se reculer. Il buta ainsi contre le torse d'Adam, n'osant toutefois pas le regarder, les joues toujours rouges, les vêtements serrés contre son torse fin. Il sentait le froid des piercings contre son omoplate et le creux de ses reins... Un léger halètement lui échappa, malgré lui, alors qu'il tentait de reprendre sa resporation devenue trop erratique à son goût. « Je crois que... je devrais aller faire un petit tour dehors... »

Cette simple phrase fit réagir l'androgyne, qui écarquilla légèrement les yeux. Sortir ? Pour l'abandonner comme l'avait fait sa mère ? Pas question ! Il lâcha les vêtements qu'il tenait toujours dans les mains, les envoyant rejoindre sa serviette sur le sol, et se retourna vivement, se collant de plus belle contre Adam. Ses mains se crispèrent sur le torse du brun, légèrement, alors qu'il cachait son visage contre sa peau.

« Moi je ne veux pas. »

Son ton était catégorique. Les yeux légèrement brillants, Ruika releva le visage, se pinçant légèrement les lèvres. Il fixa encore un long moment Adam avant de reprendre la parole.

« Je ne veux pas. Sinon je vais avoir peur. Je n'aime pas être seul. Et je ne veux pas que tu fasses comme ma mère... Quand j'étais petit... Je ne veux pas... que tu m'abandonnes... »

Plus il parlait et plus il rougissait. Le blondinet finit par rentrer légèrement la tête dans les épaules, passant ses bras dans le dos d'Adam pour le garder contre lui. Ses doigts s'amusèrent à tracer des petits cercles sur sa peau, alors qu'il appuyait la joue contre son épaule. Et désormais, il ne se souciait même plus d'être nu.

« Je veux juste... rester dans tes bras... »

« Ruika... Je crois que tu ne saisis pas ce qui arrive présentement. » Les doigts de l'androgyne se crispèrent dans le dos d'Adam, ses ongles griffant légèrement la peau laissée à nu. A croire qu'Adam ne l'avait récupéré que pour soulager sa conscience et non par réel souci de son bien-être...

« Je ne saisis pas et je ne veux pas saisir... Juste rester là... » répliqua-t-il sur un ton boudeur.

Les lèvres de Ruika se collèrent contre l'épaule d'Adam, sans pour autant embrasser sa peau. Juste un contact, un peu humide, un peu chaud aussi à cause du souffle du blondinet qui percutait la peau nue. « Je... Je veux pas te laisser mais... il serait préférable que j'aille me changer les idées... je veux pas faire rien que je pourrais regretter. »

Ah oui ? Pourtant Adam venait de passer ses bras autour des hanches de Ruika, le collant un peu plus contre lui... Et puis sa joue contre son front, cela signifiait-il réellement que le brun souhaitait s'échapper de son étreinte ? Ruika se permit un petit sourire timide en glissant ses bras autour du cou du yakuza, déposant un baiser aussi léger qu'un battement d'ailes de papillon sur l'arête de sa mâchoire. Rien de plus.

« Mais je ne veux pas... J'ai bien le droit... à un petit caprice. Au moins une fois dans ma vie... »

Ses paroles n'avaient été qu'un simple murmure, proféré sur un ton plaintif, limite suppliant, alors qu'il fermait les paupières. Ses bras entourèrent plus fermement le cou d'Adam, son corps se colla un peu plus au sien. Ne pas le laisser partir, garder ses cauchemars loin de lui grâce à la présence rassurante du brun...

« Si je t'ai principalement emmener ici, c'est pour t'éloigner de ton affreux quotidien. T'éloigner de toutes mains baladeuse qui peuvent te forcer à tout malgré toi. Je parlais de sortir un court instant. Ici, tu aurais put faire comme chez toi, te mettre à l'aise et personne ne t'aurais dérangé à moins que tu décide de partir. » Ruika ouvrit de grands yeux étonnés. Adam lui parlait de... vivre ici ? Avec lui ? A moins qu'il ne se fasse des idées, ce qui, en soi, ne serait pas étonnant de la part du blondinet... Pourtant Adam avait l'air sérieux... Ruika doutait tellement qu'il se contenta de reposer la tête contre le torse d'Adam, décrétant qu'il avait parfaitement le droit de faire un caprice.. Après tout depuis qu'il était né, il s'était contenté de faire ce qu'on lui disait sans protester.

« À croire que t'es un vrai entêté, toi. Un jour ça va vraiment t'arriver malheur, tu sais. » Et, fait incroyable par les temps qui couraient, Ruika émit un petit rire. Tremblant, timide, mais un petit rire quand même. Il cacha encore une fois son visage contre la peau d'Adam, frissonnant en sentant ses caresses sur ses hanches, légères et pourtant appuyées. Le silence s'installa entre eux un moment, durant lequel Adam ne cessa pas de caresser les hanches de l'androgyne dont les joues rosissaient. Ces caresses étaient plus qu'agréables et ne dérangeaient pas le blondinet, pourtant elles auraient pu...

Puis des lèvres légèrement humides se posèrent sur son cou, lui arrachant un petit cri de surprise. Il ne repoussa pas Adam pour autant, se contentant de rouvrir les yeux, les mains posées sur le torse du brun. Et les baisers se faisaient plus appuyés alors qu'ils se multipliaient, le faisant réagir plus que positivement à ces petites attentions, au vu de sa virilité qui se tendait peu à peu entre ses cuisses... Puis les mains du yakuza, si fines et si fortes à la fois, glissèrent de ses hanches pour passer dans son dos, puis sur ses reins, non loin de ses fesses...

« Adam... »

Ce n'était qu'un murmure, un soupir prononcé sur un ton voluptueux, alors que les joues de Ruika prenaient une superbe teinte rose. Son bas ventre le tiraillait désagréablement, mais il n'y prêtait pas attention, se contentant de tressaillir à chaque fous que les mains d'Adam frôlaient sa peau.

Ruika s'attendait à tout, vraiment tout, lorsqu'il sentit les doigts d'Adam glisser sous son menton pour lui faire relever la tête. A tout, sauf au fait qu'il l'embrasse, le plus doucement et, surtout, le plus délicatement du monde, comme s'il était une rose fanée qu'il fallait faire renaître tranquillement, sans la brusquer, jusqu'à ce qu'elle s'ouvre et recommence à embellir le jardin de son propriétaire. Il ne s'y attendait tellement pas qu'il resta juste contre Adam, les yeux écarquillés, ses lèvres sur les siennes, les mains posées sur le torse du brun.

Le déclic se fit lorsque la main d'Adam passa sous ses cuisses pour le soulever de terre, afin de l'emmener jusque dans la chambre qu'ils avaient quittée une bonne demi heure plus tôt. L'androgyne passa ses bras autour du cou du yakuza en catastrophe pour ne pas tomber, cachant son visage au creux de son cou. Il ne fallait pas qu'il le voie... Il ne fallait pas qu'il voie la souillure sur sa peau, il ne voulait pas le dégouter... Et pourtant, lorsque Adam le posa avec douceu sur le lit avant de s'installer au-dessus de lui, le surplombant, il fut incapable de le repousser. Tout comme il fut incapable de se soustraire à cette main qui se baladait sur son torse, lui procurant de délicieux frissons qu'il n'avait alors jamais ressentis auparavant.

Et lorsque Adam revint l'embrasser, encore et encore, ne semblant pas se décourager d'obtenir une réponse du blondinet, Ruika finit par passer timidement ses mains dans les mèches brunes, entrouvrant tout aussi timidement les lèvres pour laisser la langue du yakuza découvrir sa bouche. Les frissons redoublèrent d'intensité au moment où sa propre langue venait trouver celle du brun avec une certaine hésitation, frissons accompagnés de doux papillons au creux de son ventre, qui caressaient l'intérieur de son corps de leurs courts battements d'ailes. Il avait chaud... Etrangement chaud...

Ruika remarqua à peine que les mains d'Adam glissaient le long de son torse, préférant se concentrer sur le baiser qu'ils échangeaient. Ses mains glissèrent dans la nuque, puis sur le torse du brun, rencontrant l'anneau de métal qui transperçait le téton du yakuza. Et, presque distraitement, il se mit à jouer avec, laissant ses doigts fins caresser l'excroissance de chair qui se durcissait au fil des secondes et des mouvements du petit blond.

Ruika reprit finalement sa respiration lorsque leurs lèvres se séparèrent, les laissant tous deux pantelants, un fin filet de salive brillante reliant encore les deux jeunes hommes. Salive qui se brisa, retombant sur les lèvres du blondinet, qui se passa d'ailleurs la langue dessus pour récupérer ce nectar. La respiration du petit androgyne se coupa brutalement lorsque la main d'Adam frôla son membre tendu à son extrême, ses doigts se crispant sur le torse du brun, griffant légèrement sa peau.

Et Adam commença à caresser l'intérieur de ses cuisses tout en parcourant son cou de ses lèvres... Il ne put réprimer un gémissement profond, de pur plaisir, ses joues prenant une jolie teinte de coquelicot. Il avait horriblement envie de son protecteur, c'était indéniable, il n'en était juste pas rélellement conscient. Le blondinet se mordit nerveusement la lèvre, arquant les hanches pour essayer de récupérer un contact aussi bon que ce qu'il avait ressenti lorsque la main d'Adam était passée non loin de son sexe.

« Hnn... Adam... Motto... Onegai shimasu... »

Oui, plus, encore plus jusqu'à ce qu'il en meure... mourir dans les bras du brun lui semblait une jolie perspective... Après tout il était plus qu'attirant, ne ? Et ses bras si confortables...

Les mains de Ruika ne s'attardèrent pas trop longtemps sur la nuque d'Adam, préférant descendre plus bas, passant par ses épaules pour glisser ensuite jusqu'à son torse et y rencontrer l'anneau de métal transpeçant le téton du brun. De façon distraite, l'androgyne commença à jouer avec cette partie de peau durcissant au fil des secondes et des caresses du jeune blond. Peut-être était-ce de simple caresses distraites, mais des caresses réussissant tout de même à faire frissoner le Yakuza sous le contact des doigts sur son bout de chair durcis, ressentant un exquis frisson lui parcourir l'échine au grand complet.

Les caresses qu'apportait Adam au blond semblait plutôt plaire à se dernier. L'entendre gémir profondémment, en proie de pure plaisir, fit sourire le brun contre le cou de son protégé qu'il continuait de torturer de ses lèvres, le mordillant parfois, le léchant d'autre fois, puis il finit par le suçoter doucement jusqu'à y apposer une marque violette avant de recommencer à y déposer quelques baiser, descendant tranquillement plus bas vers les épaules de l'androgyne, limite du haut de son torse. Puis, il sentit le bassin de Ruika bouger, comme s'il cherchait un certain contact... Un contact qu'il ne trouva surement pas puisqu'il demanda plus encore.

« Hnn... Adam... Motto... Onegai shimasu... » Paroles dites telle une imploration ? Peu importe, ça fit tout de même réagir l'interpellé assez rapidement puisqu'Adam retourna sa main jusqu'au sexe bien tendu de la Ranmaru pour recaresser le membre de ses doigts avant de le prendre en main et de le masturber en effectuant des vas et viens langoureux. Tandis qu'il caressait le pieux de chair de l'androgyne, le Yakuza baissa encore plus ses baisers sur le corps de l'androgyne, glissant plus bas, mordillant légèrement les tétons de son protégés un court instant avant d'aller torturer le nombril de ce-dernier. Par contre, cette douce torture n'était pas celle que le brun avait en tête. Non, il préférait faire perdre tête à Ruika en baissant encore plus au niveau de son corps pour finalement remplacer sa main sur le membre durcis du blond par sa langue et ses lèvres, lui affligeant une nouvelle douce torture.

Ruika perdait totalement la tête... Il n'avait jamais ressenti ça, en général lorsqu'il se faisait toucher d'une telle manière, ses clients ne pensaient qu'à leur propre plaisir et lui faisaient plus mal qu'autre chose... Mais Adam n'était pas un client, il s'abandonnait à ses caresses sans que rien ne lui soit offert en retour hormis la découverte d'un monde qu'il n'avait même pas pensé à effleurer un jour. D'un côté, avec sa pudeur et sa timidité...

Le blondinet gémissait donc de façon très appuyée, les yeux fermées et les joues rouges, dodelinant de la tête. Les mains et les lèvres d'Adam sur sa peau, sur son torse, lui donnaient inconsciemment envie de plus et ses hanches s'arquèrent d'elles-même. Heureusement, la réaction du yakuza fut rapide, puisque sa main ne tarda pas à se refermer sur son membre tendu, lui appliquant un lent mouvement de va et vient qui fit suffoquer le petit androgyne. Il s'agrippa brutalement au bras, tirant nerveusement dessus, manquant de les déchirer.

Il avait pourtant toujours vu la masturbation comme quelque chose de honteux... En fait, c'était très agréable... Un murmure incompréhensible s'échappa d'entre ses lèvres, qu'il mordait nerveusement, tandis que les lèvres du brun torturaient ses tétons durcis, puis son nombril d'ailleurs percé. C'était Keita qui l'avait poussé à faire ce petit bijou sur son nombril...

Puis... Les lèvres d'Adam se refermèrent sur son membre durci. Ruika se raidit brutalement, et pas de plaisir cette fois. Il se tortilla, se dégageant de ce fait de l'emprise du yakuza, avant de se redresser et ramener ses genoux contre son torse. Le brun était toujours très près de lui. Pardon, Adam...

« J'veux pas... que tu fasses ça... comme ça... je trouve ça... dégradant... »

La voix du petit androgyne n'était qu'un simple murmure. Il avait été tellement forcé de faire ce genre de choses qu'il en était devenu dégoûté et ne pouvait plus supporter que quelqu'un le fasse devant ses yeux...